mardi 31 décembre 2013

Laurent Perrier et les jardins ou déambuler dans un jardin une coupe de champagne à la main...

Plusieurs Maisons de Champagne rivalisent de créativité sur leurs coffrets et bouteilles pour mettre en avant le caractère de leur marque, mais Laurent-Perrier est la seule à avoir tissé depuis plus de quinze ans un lien particulier avec l’art des jardins.


La Maison de Champagne Laurent-Perrier est propriétaire du Château de Louvois dont les jardins ont été dessinés par Le Nôtre comme vous le découvrirez plus loin, c’est pour elle une évidence de cultiver cet art des jardins éphémères ou éternels. En particulier au moment de fêter le 400e anniversaire de la naissance du grand Jardinier du roi Louis XIV !
Depuis quinze ans, Laurent-Perrier est le fournisseur officiel du célèbre Chelsea Flower show, fête des jardins qui se tient tous les ans en mai à Londres et qui demeure depuis cent ans un évènement majeur en Angleterre. Inauguré chaque année par la famille royale dont on connaît la passion pour les jardins, ce spectacle horticole unique au monde attire plus de 150 000 visiteurs en six jours. Et tandis que chacun arpente nonchalamment les allées en admirant ces installations éphémères, les plus grands paysagistes du monde s’affrontent pour remporter le prestigieux prix du plus beau jardin de ce show, en ayant respecté les contraintes et thèmes imposés. C’est dans cet esprit que Laurent-Perrier est entré naturellement dans la compétition depuis 1999. Il remporte depuis, avec une régularité exemplaire, les médailles d’or et Best of the year, prestigieuses distinctions obtenues grâce aux créations extraordinaires des paysagistes qui collaborent le temps d’une édition.
Sir Terence Conran fut le premier à s’associer à Laurent-Perrier. Depuis, les plus célèbres architectes-jardiniers se succèdent pour créer au fil des ans des compositions zen, artistiques, historiques, méditatives ou voyageuses. Au fil des voyages au milieu des plus belles fleurs, des plantes les plus rares, Laurent-Perrier se crée petit à petit une place importante dans cet univers délicat des jardins.


L’art de vivre à la française
Ce pas franchi, la célèbre maison à la Cuvée Grand Siècle, en plus de sa participation dans de grandes manifestations autour des jardins, décide de créer ses propres évènements afin de mettre en valeur son art de vivre et certaines de ses prestigieuses cuvées. Les Jardins Ephémères de Laurent-Perrier poussent dans des lieux insolites, dans le monde entier. En 2010, c’est à New York dans le célèbre restaurant La Grenouille que la Maison invente une magnifique création végétale. La même année, le créateur floral belge Daniel Host crée un paysage contemporain sur la terrasse du restaurant Beige d’Alain Ducasse, dans le quartier chic de Ginza à Tokyo. Les bouteilles des meilleures cuvées se promènent dans ces mises en scènes inédites, pour le plus grand plaisir des épicuriens amoureux des fines bulles. À Milan, le paysagiste italien Paolo Pejrone tapisse de centaines de pots de fraisiers le cadre du musée Bagatti Valsecchi dédié aux arts décoratifs de la Renaissance pour célébrer, via la fraise, la Cuvée Rosé.
En 2013, la manifestation Jardins, Jardin, aux Tuileries à Paris, a fêté ses dix ans. Dans cet écrin dessiné par Le Nôtre, Laurent-Perrier a mis à l’honneur l’art de vivre à la française, motto de la Maison pour la création des cuvées de champagnes, laissant au paysagiste designer Luciano Giubbilei le soin de dérouler un long chemin de roses pâles encadré de buis taillés.



Le Grand Siècle des jardins
Retour à quelques encablures de Tours-sur-Marne, fief de Laurent-Perrier. Nous sommes dans le parc du Château de Louvois, un petit château qui accueille les hôtes de marques de la Maison. Louvois fut acquis par Bernard de Nonancourt, alors président de Laurent-Perrier, pour célébrer la Cuvée Grand Siècle, symbolisant parfaitement pour lui le Grand Siècle de Louis XIV. Le domaine appartenait à l’époque au marquis de Louvois, ministre de Louis XIV. À la fois ministre de la guerre et surintendant des Bâtiments de France, Louvois est chargé de surveiller les travaux du château de Versailles. Il meurt en 1691 à l’âge de cinquante ans, non sans avoir transformé magnifiquement son domaine en un château classique et élégant remplaçant le château-fort entouré de douves. Château qui domine un parc de cinquante hectares parsemé de bassins et fontaines, un jardin typique de l’époque avec des perspectives, des alignements de tilleuls et d’ormes. Louvois fait aussi planter cent pieds de muscat et des figuiers, fruit préféré du roi. L’été, des orangers et autres plantes tropicales sortent alignées dans des caisses en bois.

Devenus parc romantique au XIXe siècle, les jardins retrouvent une allure classique « à la française » au XXe. La famille de Nonancourt décide alors d’en savoir plus sur l’histoire de ce jardin. La légende prétend en effet que le premier jardin est l’œuvre du jardinier du roi, André Le Nôtre. Une étude commandée aux étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’architecture de Versailles (dirigée par Pierre Bonnaure et Georges Farhat, deux des plus grands spécialistes des jardins de Le Nôtre) confirme que Le Nôtre est bien l’auteur du dessin original du jardin ! Lequel dessin est précieusement conservé au Musée national de Stockholm. On a, avec certitude, la preuve que Louvois s’était entouré des jardiniers avec lesquels il travaillait au château de Versailles : un certain Jules Hardouin-Mansart et un certain André Le Nôtre, donc, qui imaginèrent les plans du parc et  les perspectives. Pour Ernest de Ganay, historien des jardins, le parc de Louvois reste une des plus pures et des plus belles compositions du célèbre jardinier. Ce raffinement et cette élégance sont les valeurs cultivées depuis toujours par la Maison Laurent-Perrier, que nous approuvons assurément… un verre de champagne à la main.

Patricia Courcoux Lepic


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